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Le vol du cœur du frère André

Photo du rédacteur: Jonathan Buisson (Cloud Pouarier)Jonathan Buisson (Cloud Pouarier)

Dernière mise à jour : 14 oct. 2024

Dans les nombreux locaux de l'Oratoire situe au derniere étage une pièce abrite une relique sacrée conservée sous verrous et sous-verre, le cœur du Frère André y repose paisiblement, mais cette relique a vécu une histoire rocambolesque qui mérite d’être souligné à nouveau.

Parmi les éléments qui façonnent l'histoire de notre quartier, certains sont particulièrement insolites et ont malheureusement presque disparu de la mémoire collective. Voici l'un d'eux, bien différent des sujets que je traite habituellement.

L'Oratoire Saint-Joseph, majestueux lieu de prière et de recueillement, est un édifice emblématique qui domine Montréal. Il est le résultat du rêve et de la détermination de Alfred Bessette, dit frère André, frère convers de la Congrégation de Sainte-Croix et figure charismatique, né le 9 août 1845 dans la paroisse de Saint-Grégoire (Mont-Saint-Grégoire, Québec), fils d’Isaac Bessette et de Clothilde Foisy ; décédé le 6 janvier 1937 à l’hôpital Notre-Dame-de-l’Espérance de ville Saint-Laurent (Montréal).

Après sa mort en 1937, la congrégation de Sainte-Croix, à laquelle il appartenait, souhaita perpétuer sa présence parmi les fidèles catholiques. Pour ce faire, elle reprit une ancienne tradition française remontant au Moyen Âge, qui consistait à conserver le cœur des saints et des rois. Cette pratique visait à préserver un témoignage tangible de la sainteté et de la grandeur de ces figures vénérées, considérées comme proches du divin.

Placé dans un bocal rempli d'un liquide de conservation, il fut déposé à l'Oratoire, sous-verre, derrière une porte verrouillée par trois serrures pour protéger cette précieuse relique. Pendant plus de quarante ans, de nombreux fidèles sont venus se recueillir devant elle, priant et rendant hommage au frère André, en toute sécurité.

Le 16 mars, les Pères de Sainte-Croix, gestionnaires de l'Oratoire Saint-Joseph, constatent la disparition du cœur du frère André. La police est immédiatement alertée et lance une enquête. Étonnamment, aucune trace d'effraction n'est détectée, suggérant que les voleurs avaient en leur possession les cinq clés nécessaires pour accéder à la relique ou qu'ils ont bénéficié de l'aide d'un complice à l'intérieur.

Dès le lendemain, la nouvelle est diffusée par les médias, suscitant une vive émotion à travers le Québec. La une du Journal de Montréal du 17 mars est particulièrement percutante : « On a volé le cœur du frère André ! »

Deux jours plus tard, les ravisseurs contactent le journal et exigent une rançon de 50 000 $ en échange du cœur, une requête immédiatement rejetée par les autorités de l’Oratoire, qui déclarent qu’un tel objet n’a aucune valeur monétaire aux yeux de l’Église catholique. L'enquête progresse peu au fil des mois, et le mystère reste entier.

Des mois passent sans aucun développement pour résoudre cette énigme. Puis, un matin de décembre 1974, soit 21 mois après sa disparition, le chroniqueur Claude Poirier reçoit un appel d'une personne anonyme qui prétend connaître l'endroit où se trouve la relique. Guidé par les indications de cet informateur et accompagné de l'avocat Frank Shoofey, Poirier se rend le 21 décembre 1974 dans le sous-sol d'un appartement du sud de Montréal, où le cœur du frère André est finalement retrouvé intact.

 

Depuis ce jour, il est conservé en ce lieu, accessible à tous, où pèlerins et visiteurs peuvent venir le contempler et vivre un moment de recueillement. Ce site permet à chacun, qu'il soit croyant ou simplement curieux, de nourrir sa foi ou d'approfondir son lien spirituel avec l'histoire du frère André.

Cette anecdote s'inscrit parmi les nombreuses histoires étonnantes et émouvantes qui entourent l'Oratoire Saint-Joseph et la figure du frère André. Ensemble, elles forment un héritage précieux, qui fait partie intégrante de la mémoire collective du quartier Côte-des-Neiges, contribuant à la richesse historique et culturelle de cet endroit si singulier à Montréal.


Texte et recherche Jonathan Buisson

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