Peut-être avez-vous déjà remarqué cette maison lors d'une balade sur Saint-Jacques, en face du parc Georges-Saint-Pierre
Avec son édifice administratif à l'architecture bizarre, on dirait qu'elle fait partie d’un ensemble de deux bâtiments qui ressemblent à un garage…
De plus, le style de construction de sa devanture en brique brune qui date des années 1920 environ est complètement incohérent par rapport aux autres murs extérieurs de la maison, mais pourquoi ?
En fait, l'aspect atypique de la maison telle qu'on la connaît aujourd'hui, ainsi que sa façade datant des années 1920, est lié à l'élargissement de la rue Upper Lachine (rue Saint-Jacques). Au fil du temps, la maison a perdu une dizaine de pieds de profondeur, ainsi que son jardin et son balcon pour permettre de s'adapter aux nouvelles dimensions de la rue et de son trottoir.
Vers 1870, Notre-Dame-de-Grâce était peuplé majoritairement de fermes et les cultivateurs pouvaient profiter de leurs terres fertiles au pied de la montagne et le long de la falaise, leurs terres s'étendaient presque jusqu'au canal Lachine et des vergers magnifiques s'étendaient à l'arrière de la maison à laquelle nous nous intéressons aujourd'hui située au 5590 rue Saint-Jacques et qui fut autrefois la résidence de la famille Brodie. Selon la carte de 1879, la ferme Brodie s'étendait depuis les rives du canal Lachine jusqu'au boulevard Monkland.
Une dame de cette famille, née vers 1912, avait pour habitude d'évoquer fréquemment ses souvenirs de cette maison dans sa jeunesse. La construction de la maison aurait eu lieu vers 1875-1880, comme le démontrent les ornements de la fenêtre et de la fausse mansarde. La façade noble de la maison, orientée vers le nord, est toujours visible depuis la rue, et en regardant à travers la porte d'entrée, on peut toujours apercevoir l'escalier original à l'intérieur, tout en regrettant également un magnifique jardin de roses qui s'étendait le long du côté de la maison à l'époque.
Malheureusement aujourd'hui ce bâtiment ne possède plus son lustre d'antan et il semble que le terrain qui se trouve en bordure de la falaise serait très instable, ce qui empêche tout développement possible.
Ainsi pouvons-nous nous interroger sur son avenir, en effet, verrons-nous ce bâtiment glisser le long de la falaise ou bien disparaître dans un incendie ?
Seul le temps nous le dira. Ceci dit, nous estimions toutefois qu'il était important de souligner la mémoire de cette maison et de la famille qui l'a habitée à travers cette publication.
Texte et recherches: Jonathan Buisson et Francine Brien Desrochers
Sources : Archives Ville de Montréal, Google,
Facebook Souvenirs et mémoires Côte-des-Neiges Notre-Dame-de-Grace et Outremont
Merci. Il est nécessaire de faire connaître l'âme de ces bâtiments si beaux.