Quand on pense à faire du ski, il nous vient en tête les hautes montagnes des Laurentides ou encore celles des Cantons de l'Est. Jamais, on ne penserait pouvoir pratiquer ce genre de sport sur l'île de Montréal. Quoique vous
s'en pensiez, il fut un temps où des compétitions internationales de saut à ski se tenaient à Montréal tout près du chemin de la Côte-des-Neiges en face du cimetière Notre-Dame-des-Neiges. C'est dur à imaginer, mais c'est bel et bien le cas. En effet, on pouvait regarder les skieurs s'élancer dans le ciel à partir des appartements qui se trouvaient à proximité de la rampe.
Le ski et les sports de glisse dans le secteur du Rockhill dans les années 1921
Au cours de cette période, le ski devient de plus en plus populaire. Au cours de l’hiver, les sports de glisse font fureur.
C'est pourquoi on installe un peu partout dans la province des installations en bois pour faire du saut à ski. Dans un décor bucolique, on profite des pentes de la montagne du côté sud du chemin de la Côte-des-Neiges pour ériger une rampe de saut à ski là où se trouve actuellement le Rockhill. En sautant, les skieurs avaient une vue imprenable sur le cimetière juste en face. C’est plus précisément en 1929 que des immigrants norvégiens fonderont le Viking Ski Club et construiront ces installations qui resteront en place dans la Côte-des-Neiges jusqu’en 1940.
De nos jours, plusieurs personnes se souviennent encore d’avoir regardé les skieurs en action à partir de leurs fenêtres des bâtiments adjacents. Il faut s'imaginer le spectacle fantastique que cela devait être à une époque où la télévision n'existait pas encore.
Tenue d'un championnat de saut à ski à Montréal le 18 février 1911
Des concurrents d'Ottawa, de Sherbrooke et du New Hampshire tentent de vaincre les skieurs montréalais sur les pentes du Montréal Ski Club, chemin de la Côte-des-Neiges.
Ce championnat de saut à ski a lieu devant près de 4 000 spectateurs. Les gagnants des deux épreuves viennent de Montréal. Le journal La presse 18 février 1911 Peu de spectateurs ont cru bon payer le prix d'admission préférant plutôt observer les compétitions à partir du chemin public d'où l'on voyait tout aussi bien. La température des derniers jours avait contribué à la détérioration de la surface de la glissoire principale. Ce n'est que sur vers 16h00, après un travail ardu, que commencèrent les compétitions dans des conditions qui ne permettaient pas aux skieurs de briser des records. Chacun fit de son mieux pour ne pas trébucher.
C’est Adolf Olson qui réussit un saut de 81 pieds au cours de l’entraînement alors qu’il ne put dépasser la distance de 75 pieds lors des compétitions. Louis Côté se souvient fort bien de ce tremplin puisqu'il participa avec brio à diverses compétitions dans les années
30 en compagnie de son ami
Jean Baptiste Latreille.
Vers la fin des années 1940 jusque vers les années 1980, il y avait une piste de ski à l'Université de Montréal sur le sommet Outremont du Mont-Royal. La piste, selon les dires de certains, était assez abrupte et intimidante pour les moins braves.
Un remonte-pente y fut installé au plaisir des skieurs et des glisseurs qui pouvait faire la remontée sans trop se fatiguer tout en profitant de la force mécanique pour atteindre le sommet.
Des compétitions internationales y furent tenues. Les skieurs du dimanche et les enfants pouvaient aussi en profiter pour monter et redescendre toute la journée.
Une balade dans la montagne nous dévoile les vestiges rouillés de ce remonte-pente qui est situé derrière le stade des Carabins de Montréal
Texte et recherche par Jonathan Buisson
Source Image
https://skiinghistory.org/sites/skiinghistory.org/files/22-26_so16_montroyal.pdf?fbclid=IwAR00mwTO6zAo3ckh7pkB75qUPhUi0E6nVSPQTaSojurLcDWKMwmQiw3XG5c
Originaire de Brompton (devenue Brompton Falls, puis Bromptonville, maintenant partie de la ville de Sherbrooke) dans le canton de Brompton dans les Cantons de l’Est, mon grand-père Ubald Ménard, alors enfant, aménage à la Côte-des-Neiges en 1914 avec ses parents Hélène Girard et Amédée Ménard ainsi qu’avec sa sœur Juliette et son frère Charles. La famille habitait au 950 Côte-des-Neiges selon l’ancienne numérotation des adresses, soit approximativement au 4858 chemin de la Côte-des-Neiges d’aujourd’hui, soit à côté du saut à ski. C'est leur maison que l'on voit sur la 4ᵉ photo (la personne qui saute avec les bras en « V »). Ils y ont habité jusqu'à la fin des années 20. La légende familiale raconte qu'il recueillait certains sauteurs…